Intoxications chez le Chien et le Chat

Que l’origine en soit connue ou non, les intoxications sont un motif fréquent de consultation d’urgence chez les carnivores domestiques.

En 2011, la cause d’intoxication la plus fréquente chez les carnivores domestiques était l’ingestion de médicaments humains sur ordonnance, suivie des insecticides, médicaments humains sans ordonnance, aliments humains,  produits ménagers, médicaments vétérinaires, rodenticides, plantes, les produits de jardinage  et enfin les produits pour voitures et moteurs.

Stabilisation

La première étape consiste en la stabilisation de l’animal si nécessaire, et la détermination de l’agent toxique mis en cause.

Décontamination

La deuxième étape est la décontamination, afin de d’éliminer les potentiels restes de l’agent toxique qui serait susceptibles de ne pas encore avoir été absorbés.

  • Intoxication par voie transdermique, la décontamination se fait en douchant/nettoyant l’animal, avec un produit qui permet la chélation du toxique encore présent sur la peau.  A titre d’exemple, lors d’intoxication à la perméthrine chez le chat (pipette antipuce pour chien administrée par erreur à un chat), cette décontamination se fait avec une solution lavante à base de savon.
  • Dans les cas d’intoxication par voie oculaire, le rinçage avec une solution oculaire est indiqué.
  • Si l’intoxication est par voie orale, et récente (moins de 4 à 6 heures), la décontamination se fait en faisant vomir l’animal. Cependant, il est contrindiqué de stimuler les vomissements chez les patients ayant ingéré des produits corrosifs,  ceux ayant un état de conscience altéré, ceux vomissant déjà, les cardiopathes et les patients ayant subi une chirurgie abdominale récente.
  • Si l’intoxication est par voie orale, et date de plus de 6 heures, la décontamination se fait par administration de charbon activé.

Traitement spécifique, antidotes

La troisième étape est l’administration du traitement adapté, voire même de l’antidote, au produit toxique ingéré. Quelques exemples d’antidotes connus :

  • Rodenticides anticoagulants : Vitamine K1 3 semaines au minimum. En cas de saignement actif et si le pronostic vital est engagé du plasma frais congelé est indiqué dans l’urgence afin de fournir les facteurs de la coagulation nécessaires pour réinitier la cascade de coagulation.
  • Cholécalciférol (autre rodenticide)  dont la principale conséquence de l’ingestion est une hypercalcémie, souvent associée à une insuffisance rénale aigue : calcitonine de saumon jusqu’à stabilisation de la calcémie, ou alternativement du pamidronate
  • Ethylène glycol qui provoque une insuffisance rénale, rapidement irréversible et mortelle. L’administration de 4-MP ou d’éthanol dans les 4-6 heures suivant l’ingestion est la seule chance de récupération partielle ou complète de la fonction rénale, sans quoi la mort s’en suit dans les 24-48 heures suivant l’ingestion.

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