Le traitement de la dermatite atopique est souvent un défi pour tous : le vétérinaire, le propriétaire et même le patient lui-même. C’est de ce trio que dépend l’efficacité du traitement : le chien définit les priorités médicales, le propriétaire celles de l’observance, le vétérinaire doit être capable de s’adapter et de proposer des solutions variées.
Même si les contraintes sont différentes entre pratique généraliste et spécialiste, le traitement reste le même et les limites d’action des propriétaires très semblables.
Identification des attentes (et réticences) et connaissances
Il est primordial d’identifier le motif de consultation et ne pas le perdre de vue en fin de consultation quels que soient les éléments notés durant l’examen clinique et les priorités médicales qui en découlent.
D’autre part, tous les propriétaires d’animaux ne sont pas férus de médecine, il est donc important d’évaluer le niveau des connaissances avant d’entamer des explications complexes.
Il est nécessaire de bien définir les limite de l’observance (soins locaux, prises de comprimés, injection) et de la motivation des propriétaire (temps disponible, argent).
Prescription
Présenter plusieurs alternatives pour le traitement de fond est essentiel à une bonne alliance thérapeutique. Cela permet au propriétaire de faire le choix de la solution la plus adaptée à sa disponibilité et sa motivation.
Lors de la prescription proprement dite, on s’attache à :
– Définir un but à atteindre tant pour le traitement d’une poussée que pour le traitement de fond : niveau d’amélioration, temps de réponse ;
– Expliquer le but global du traitement tant de la poussée que de fond ;
– Montrer ou faire montrer la façon de faire les soins locaux ;
– Informer sur les effets secondaires potentiels.
Education
Elle est dans un premier temps concentrée sur les éléments qui dictent la prescription. En s’aidant de divers outils (brochure, site internet, document personnalisé…) ; on effectue ensuite un enseignement progressif de la maladie en restant axé sur les principales caractéristiques du patient.
- Maladie et son traitement
- Effets des traitements
- Réalisation des soins
Suivi très régulier (à vie !)
Le suivi doit être le plus organisé et le plus régulier possible.
L’organisation passe par la mise en place de visites de suivi, de relances ou de suivi téléphonique (voire par sms ou mail) et donc idéalement l’implication d’une ASV.
Lors des visites de suivi on s’attache à :
– laisser parler le propriétaire sur l’observance des soins et les éventuels effets secondaires
– rechercher les causes d’échec (erreur diagnostique, mauvaise observance)
– effectuer un renforcement positif lors d’amélioration
Ecole de l’atopie
Une école de l’atopie est une initiative que se situe entre le groupe de parole et l’atelier de travail.
On réunit un petit groupe de propriétaires avec leur chien atopique (une, deux ou trois fois sur une année), pour une séance :
– de démonstration de soins
– d’échanges sur le ressenti de la maladie, les difficultés thérapeutiques…
– d’enseignement sur la maladie et son traitement
Ces initiatives ont très largement prouvé leur efficacité chez l’homme et aujourd’hui chez le chien.
Conclusion
En conclusion, pour gérer les cas difficiles :
– être l’écoute
– proposer plusieurs solutions (dont le référé)
– prévoir d’avance une solution thérapeutique alternative pour la visite de suivi
– ne pas relâcher le suivi