Une chatte stérilisée européenne de 15 ans, est présentée pour des ronflements et des sifflements, associés à une gêne respiratoire et quelques épisodes de toux. Les propriétaires ne rapportent pas de dysphonie, ni de dysphagie. A l’examen clinique, des sifflements expiratoires et des ronflements inspiratoires sont notés. Les examens complémentaires pré-anesthésiques sont non remarquables exceptés des signes d’inflammation chronique à l’hématologie.
Endoscopie
L’endoscopie des voies respiratoires supérieures montrent:
- Larynx : absence de mouvements d’abduction bilatéralement, éversion des ventricules laryngés, discrets signes d’inflammation des tissus péri-laryngés, reste sans anomalie.
- Nasopharynx en rétroflexion : Mise en évidence d’une inflammation folliculaire modérée à marquée dans le nasopharynx. Absence de masse ou de corps étranger visible.
Imagerie en Coupe
L’examen tomodensitométrique révèle un aspect du naso-pharynx cohérent avec les lésions d’inflammation folliculaire visualisées à l’endoscopie.
Diagnostic
A ce stade des investigations, la présence d’une paralysie laryngée bilatérale, d’un collapsus laryngé stade I et d’une nasopharyngite d’aspect folliculaire sont mis en évidence.
Traitement
Une corticothérapie anti-inflammatoire est mise en place jusqu’à la prise en charge chirurgicale et a permis une amélioration significative.
Discussion : Paralysie Laryngée Féline
Epidémiologie et symptomatologie
Les atteintes laryngées sont peu fréquentes chez les chats et 40 % des cas s’accompagnent d’une paralysie laryngée. La présentation clinique est similaire à celle des chiens : elle survient le plus souvent chez les chats d’âge moyen à plus âgés (moyenne de 9 à 14 ans), avec une atteinte unilatérale ou bilatérale. Un dysfonctionnement unilatéral marqué est rapporté chez 10 à 57 % des chats atteints.
Etiologie
La cause spécifique de la paralysie laryngée chez les chats est rarement identifiée. Plusieurs cas ont été associés à un traumatisme, à une infiltration tumorale ou à des lésions iatrogènes (post-thyroïdectomie). L’infiltration tumorale peut entraîner une obstruction du larynx avec dyspnée et bruits à la fois inspiratoires et expiratoires. La présence d’une tumeur doit toujours être considérée dans le diagnostic différentiel de la paralysie laryngée chez le chat. En plus de la laryngoscopie traditionnelle (directe ou endoscopique), l’utilisation de l’écholaryngographie a été décrite pour le diagnostic de la paralysie laryngée chez le chat.
Pronostic, Traitement
Les chats atteints de paralysie laryngée unilatérale peuvent avoir une détresse respiratoire sévère, nécessitant souvent une intervention chirurgicale. La prise en charge non chirurgicale des chats atteints de paralysie laryngée consiste en une perte de poids et en minimisant l’excitation/l’exercice. La survie rapportée chez 7 chats traités de manière médicale pour une paralysie laryngée varie de 120 à 2520 jours (médiane 811 j). La prise en charge chirurgicale consiste principalement en la latéralisation unilatérale de l’aryténoïde. La durée de survie médiane rapportée était d’environ 150 jours.
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