Les germes multirésistants et plus particulièrement les germes MRSP posent des problèmes de plus en plus préoccupants. Parfois, les résultats d’antibiogrammes fournis par les laboratoires laissent présager l’efficacité au moins in vitro de certains antibiotiques, notamment la doxycycline (et la minocycline). Or, une étude récente* vient de démontrer que ces résultats sont dans leur grande majorité artéfactuels parce que basés sur des référents utilisés en microbiologie humaine et non adaptés au chien. Ainsi, la majorité des germes apparemment sensibles à ces tétracyclines sont en fait porteurs de gène tet(M), qui leur confère une résistance à la doxycycline et la minocycline.
Les résultats d’analyses nécessitent d’être interprétés en fonction de nombreux paramètres et cela est encore plus vrai pour un antibiogramme. Un antibiotique efficace sur le papier peut parfaitement s’avérer inopérant pour de multiples raisons, qu’il s’agisse comme ici d’artéfacts purement techniques de laboratoire, de défaut d’isolement, de mauvaise diffusion, de la présence de biofilm etc…
A l’heure actuelle le traitement des infections cutanées à MRSP impose l’arrêt de toute antibiothérapie et le recours à des balnéations quotidiennes antiseptiques.
*Hnot, M. L., et al. (2015). « Evaluation of canine-specific minocycline and doxycycline susceptibility breakpoints for meticillin-resistant Staphylococcus pseudintermedius isolates from dogs. » Vet Dermatol. In press