L’ARF a connu de nombreuses autres dénominations : alopécie saisonnière des flancs, déficit en hormone de croissance saisonnière, alopécie cyclique des flancs idiopathique, dysplasie folliculaire cyclique.. Toutefois, aucune de ces appellations ne convient parfaitement ; dans certains cas, les récidives sont inexistantes ou dans de rares cas, l’alopécie est permanente ; l’effet saisonnier est variable ; la topographie ne concerne pas toujours les flancs.
Son incidence accrue dans certaines races – Boxer , Airedale terrier, Bouledogue anglais – et son caractère familial observé dans d’autres – Korthals, Affenpinscher – plaident en faveur d’un déterminisme génétique. L’ARF est décrite également dans d’autres races : Schnauzer, Dobermann, Bouledogue français, Bouvier des Flandres, bearded Colley, Braque allemand, Drathaar, Briard, Bull mastiff, Mastiff, Rhodesian ridgeback, Scottish terrier, Staffordshire terrier, Rottweiler, Labrador et Golden retriever et Dalmatien. Il ne semble pas y avoir de prédisposition sexuelle. L’âge à l’apparition du premier épisode varie entre 8 mois et 11 ans (moyenne de 4 ans). L’alopécie survient généralement entre novembre et mars (dans l’hémisphère Nord) ; la repousse des poils se produit spontanément 3 à 8 mois plus tard. La majorité des chiens développent des épisodes alopéciques annuels, d’autres présentent ces épisodes moins régulièrement (une année sur deux ou trois) ; enfin, environ 20 % des chiens ne manifestent qu’un seul épisode durant leur vie.
L’étiologie demeure inconnue mais un dysfonctionnement folliculaire épisodique est suspecté. Le caractère récidivant et l’allure saisonnière des lésions suggèrent l’intervention de la photopériode d’autant plus que l’ARF est plus fréquemment observée au-delà d’une certaine latitude (> 45° parallèle pour l’hémisphère Nord). La mélatonine et la prolactine d’origine hypophysaire pourraient être impliquées dans le processus pathogénique. En effet, ces deux hormones photo-dépendantes interviennent dans la croissance des poils. Un déficit en mélatonine pourrait être responsable directement ou indirectement (par son effet sur la prolactine, les androgènes, les estrogènes et/ou l’hormone de croissance) de la nature récidivante des lésions. Toutefois, toutes les tentatives visant à mettre en évidence une anomalie endocrinienne (glandes thyroïdes, surrénales, hormones sexuelles, hormone de croissance) ont échoué.
Symptômes
L’ARF se caractérise par des épisodes d’alopécie débutant classiquement sur les flancs, par une repousse spontanée des poils quelques mois plus tard et une récidive fréquente généralement annuelle. L’alopécie non inflammatoire et non prurigineuse est typiquement bilatérale et symétrique, occasionnellement unilatérale ; elle est le plus souvent confinée à la région thoracolombaire. Cette alopécie est très évocatrice et dessine des contours nets en forme de carte de géographie ; ces lésions sont très fréquemment hyperpigmentées. Plus rarement, en plus de ces lésions, une alopécie siège sur la face externe des pavillons auriculaires, le chanfrein et la face postérieure des cuisses par exemple chez le Korthals. Lors de la repousse des poils, le nouveau pelage de la zone concernée est d’une densité normale, mais d’une couleur plus sombre. La superficie et la durée de l’alopécie peuvent être semblables d’une année à l’autre ; parfois, celles-ci peuvent également augmenter. Rarement, l’alopécie devient permanente après plusieurs épisodes.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur l’anamnèse (race, caractère saisonnier), la topographie et l’aspect clinique des lésions cutanées et la réalisation de biopsies cutanées qui doivent être effectuées lors de la phase d’état de la maladie.