Oui, vous avez bien compris: même un axolotl peut être anesthésié !
Mais de quoi parle-t-on ? Il s’agit d’un amphibien urodèle (comme les salamandres et les tritons), qui présente des caractéristiques uniques dans le règne animal, des particularités qui l’ont rendu très populaire dans le milieu de la recherche scientifique et comme nouvel animal de compagnie.
L’Ambystoma mexicanum, comme l’appellent les scientifiques, habitait autrefois dans les lacs Chalco et Xochimilco, à quelques kilomètres de Mexico et étaient vénérés par les Toltèques puis les Atzéques. À cause de la réduction de son habitat, de la pollution, de la compétition avec des espèces invasives, il est actuellement en danger critique d’extinction.
En 1836, six spécimens arrivaient au Jardin des Plantes de Paris, et Duméril, zoologue renommé, décrit en premier la particularité de cet animal: la capacité de se reproduire sans jamais arriver à l’âge adulte! Cette incroyable adaptation biologique, appelée néoténie, et la capacité de régénérer complètement ces organes et tissus entiers (branchies, membres, yeux…) en ont fait un organisme modèle pour la recherche scientifique dés le début du XXe siècle.
S’il est menacé dans son milieu naturel, il est par contre très répandu en captivité.
Les chercheurs, à travers la sélection, ont créé de nombreuses variétés de couleurs (morphs) : comme les albinos, les leucistiques, les noirs… Si la forme sauvage n’existe presque pas dans le commerce, depuis des dizaines d’années les éleveurs reproduisent les morphs en captivité.
Leur gestion est relativement simple, à condition de respecter certains paramètres de base.
Les principales pathologies que l’on retrouve chez les axolotls concernent des problèmes cutanés, branchiaux, oculaires et digestifs.
Il s’agit d’une espèce équipée avec de poumons rudimentaires, qui respire principalement à travers la peau et les branchies, comme les poissons. Cette particularité rend leur l’anesthésie similaire à celle d’un poisson, en l’immergeant dans un “bain anesthésiant”. Une fois endormi, il faut assurer une irrigation correcte et constante des branchies avec une solution bien oxygénée en eau et en anesthésiant.
Pendant l’anesthésie, on peut procéder à une consultation minutieuse, à une inspection microscopique de la peau et des branchies: visualiser les globules rouges – très grands – se déplacer dans les capillaires superficiels est également possible!
Dans un second temps on peut procéder à une échographie, une radiographie, un scanner et, si nécessaire, prélever des échantillons ou bien faire à une biopsie voire opérer l’animal.
La possibilité d’induire la métamorphose chez les axolotls, en les forçant à devenir “adultes” peut être principalement induite avec une intégration d’iode: attention donc aux automédications. Même en de petites quantités, des produits comme la Betadine ® rompront la magie d’éternelle jeunesse de votre Peter Pan.