Oui, le chocolat est toxique pour les chiens et les chats. La toxicité du chocolat est liée à la théobromine. Les concentrations en théobromine sont variables selon le type de chocolat : le chocolat noir ou la poudre de cacao contiennent jusqu’à 15 mg de théobromine par gramme alors que le chocolat au lait n’en contient que 2mg/g. Le chocolat blanc ne contient pratiquement pas de théobromine. Chez le chien, la toxicité de la théobromine peut se manifester dès l’ingestion de 20 mg/kg, les signes plus sévères s’observent à 40-50 mg/kg et les convulsions à 60 mg/kg. Chez le chien, une dose de 80 à 300 mg/kg de théobromine ingérée a pu entrainer la mort dans certains cas. Ainsi, l’ingestion de 100 g de chocolat noir non sucré à forte teneur en cacao peut être fatale pour un chien de 10 kg. L’intoxication par le chocolat est plus rare chez le chat qui a moins tendance que le chien à manger tout ce qu’il trouve. Cependant, le chocolat est encore plus toxique pour le chat que pour le chien.
Les manifestations cliniques de l’intoxication commencent par de l’agitation, des vomissements et de la diarrhée qui surviennent dans les deux heures suivant l’ingestion. Puis apparaissent hyperthermie, tachycardie, raideur musculaire et enfin des troubles du rythme cardiaque de l’étage ventriculaire et de l’ataxie qui peuvent se compliquer de convulsions suivies d’un coma qui dans certains cas peut entrainer la mort. C’est pourquoi il est essentiel de présenter les animaux ayant ingéré du chocolat à un vétérinaire dans les plus courts délais.
Les manifestations cliniques de l’intoxication peuvent être retardées de 6 à 12 h après l’ingestion. En effet, la théobromine est absorbée lentement chez le chien avec un pic qui survient 10 h après l’ingestion de chocolat. C’est pourquoi il est toujours utile d’essayer de faire vomir les animaux ayant ingéré du chocolat et d’administrer du charbon pour limiter l’absorption de théobromine. Le traitement comprend également une surveillance continue avec monitoring électrocardiographique et mise sous perfusion.
Par le Dr Olivier Dossin, Dip. ECVIM, spécialiste en médecin einterne