Aux Etats-Unis, la désensibilisation est plus largement prescrite chez les chiens atopiques que sur le vieux continent, mais se pratique avec des extraits allergéniques différents (solution aqueuses) qui nécessitent des injections au moins deux fois par semaine en début de traitement.
Chez les vétérinaires généralistes, près d’un tiers des propriétaires abandonne le traitement durant les premiers mois, alors qu’ils ne sont que 5% en clientèle spécialisée. Curieusement, le nombre de patients traités n’influe pas sur le taux de suivi, alors que l’on aurait pu imaginer que plus d’expérience aurait favorisé un meilleur suivi et une meilleure motivation(1).
Quarante pour cent des animaux ayant eu des tests allergologiques ne sont pas désensibilisés. C’est assez énorme et aberrant, dans la mesure où ces examens ont pour seul but de choisir un traitement d’immunothérapie spécifique !
Les auteurs se sont contentés hélas de la seule étude des traitements initiaux, mais pas du suivi au long cours. Avec des débuts aussi catastrophiques, c’eut été pourtant très intéressant.
On notera que dans ce suivi de 1447 chiens, aucune réaction allergique ou effet indésirable grave n’est rapporté.
Ces résultats montrent à quel point la désensibilisation est souvent prescrite de façon peu spécifique, pour ne pas dire peu professionnelle en médecine canine. En Europe, nous avons la chance d’avoir une culture plus rigoureuse dans ce domaine et bénéficions de produits permettant d’utiliser des protocoles beaucoup plus simples (sans phase complexe de croissance des doses, donc avec un taux de suivi initial de 100% !) (2). Il n’en demeure pas moins qu’une étude du même type et comparant différents pays sur le long cours serait instructive.
1. Tater KC, Cole WE, Pion PD. Allergen-specific immunotherapy prescription patterns in veterinary practice: a US population-based cohort study. Vet Dermatol. 2017.
2. Prélaud. Dermatite atopique canine. Paris: Masson-Elsevier; 2017. 184 p.