L’hépatite cuprique est une maladie à composante génétique bien connue chez les Beddlington terriers et les Labradors ; elle a également été associée à d’autres races comme les Dobermann, les dalmatiens ou les West Highland White terriers.
Un article récent (Nivy R, Kuzi S, Swinburne J, Constantino-Casas F, Gajanayake I, Bruchim Y, Berkowitz A, Watson P. Copper-associated chronic hepatitis in Cavalier King Charles spaniels. Vet Rec. 2024 Feb 3;194(3):e3561) décrit une série de 13 Cavaliers King Charles Spaniels (CKCS) présentés dans différents centres de Grande Bretagne et d’Israël entre 2015 et 2022.
Dans cette cohorte, un variant du gène codant le transporteur intracellulaire du cuivre ATP7B précédemment identifié comme facteur de risque pour le développement d’une hépatite cuprique chez le Labrador, a fréquemment été identifié parmi les chiens atteints. Sept des CKCS atteints étaient homozygotes mutés pour ce variant, et les quatre autres étaient hétérozygotes mutés. Ce variant a cependant été également retrouvé chez plusieurs CKCS du groupe témoin, suggérant ainsi que ce variant génétique n’explique qu’en partie l’apparition de cette maladie chez le CKCS. Les auteurs suggèrent que ce variant favoriserait l’accumulation hépatique de cuivre et l’apparition d’une hépatite cuprique dans des circonstances particulières, comme celles d’une alimentation riche en cuivre.
A noter que la répartition du cuivre dans les échantillons de foie de cette cohorte est différente des répartitions précédemment rapportées chez le chien. Dans cette cohorte, le cuivre se concentrait fréquemment dans les nodules de régénération. Contrairement aux recommandations du consensus ACVIM sur les hépatites chroniques précédemment publié, il pourrait être intéressant dans certaines races, et notamment chez le CKCS, de prélever également ces nodules.
Pour aller plus loin :
Dr Agathe Champetier, résidente ECVIM