L’hyperkératose marginale auriculaire est un trouble séborrhéique fréquent chez les chiens à oreilles pendantes, en particulier chez les Teckels. Il peut s’agir soit de l’expression d’un trouble vasculaire (dermatopathie ischémique), soit d’un trouble de la cornéogenèse idiopathique, soit d’une hypothyroïdie. Chez de nombreux chiens, la maladie évolue avec le temps jusqu’à l’apparition de symptômes typiques d’une vasculopathie (vascularite).
Initialement, une accumulation asymptomatique de débris gras et mous kératinisés apparaît le long des bords libres du pavillon de l’oreille. Avec la chronicité, les bords libres du pavillon peuvent devenir alopéciques, croûteux, craquelés, ulcérés et fissurés. Les lésions fissurées peuvent être douloureuses et entraîner des secouements de la tête, à l’origine d’une aggravation des fissurations et de douleur. À l’exception des bords libres du pavillon, la peau est par ailleurs parfaitement normale. Si les lésions progressent ou que des fissures apparaissent ou encore si d’autres régions du corps sont atteintes (par exemple nez, ongles, cavité buccale), il convient de rechercher l’existence d’une dermatose auto-immune ou d’une vascularite.
Diagnostic différentiel
En l’absence de prurit, le diagnostic différentiel se limite schématiquement à la démodécie et la leishmaniose, plus anecdotiquement une kératose actinique, un lymphome cutané, une adénite sébacée, un lupus cutané ou une cheylétiellose.
Lors de prurit, l’hypothèse d’une gale sarcoptique et d’une dermatite à Malassezia doit être envisagée.
Cause | Moyen diagnostique | Fréquence |
Trouble primaire de la cornéogenèse | Biopsie | + |
Hypothyroïdie | T4, cTSH | – |
Vasculopathie ischémique | Biopsie | ++ |
Démodécie | Raclages | + |
Lupus cutané | Biopsie | – |
Leishmaniose | Sérologie | + |
Adnéite sébacée | Biopsie | + |
Dermatite à Malassezia | Cytologie | – |
Kératose actinique | Biopsie | – |
Gale sarcoptique | Raclages | + |
Diagnostic étiologique
Les trois causes principales étant l’hypothyroïdie, une vasculopathie ischémique et un trouble primaire de la cornéogenèse, les examens de première intension visent à la mise en évidence d’une hypothyroïdie (cholestérol, T4 ou FT4, cTSH). Dans un second temps des biopsies cutanées sont envisagées.