Dans la pratique clinique quotidienne de nombreux chats sont référés au service de cardiologie afin d’investiguer les causes d’une hypertension artérielle systémique (HTA) diagnostiquée parfois fortuitement lors d’un contrôle annuel de santé.
On pense souvent que l’HTA est la conséquence d’une cardiopathie, mais est-ce vraiment le cas ?
L’HTA se caractérise par une augmentation chronique de la pression artérielle (PA) systolique et ou diastolique. L’HTA, très répandue chez les chats âgés, peut être secondaire à une maladie sous-jacente ou survenir de façon primaire (idiopathique ou essentielle). Enfin une fausse HTA associée à des facteurs de stress est également décrite.
Chez la majorité des chats diagnostiqués avec une HTA, celle-ci est secondaire. Les affections qui peuvent être à l’origine d’une HTA sont une maladie rénale chronique, une hyperthyroïdie, un hyperaldostéronisme primaire, un hyperadrénocorticisme, un phéochromocytome. Seulement 13 à 20% des chats souffrent d’une HTA idiopathique.
Une HTA est diagnostiquée lorsque la PA systolique est supérieure à 160 mmHg. Quand la PA systolique dépasse 180 mmHg le risque de développer des lésions aux organes cibles (reins, cœur, yeux, système nerveux) est fortement accru. L’augmentation de la résistance vasculaire périphérique, autrement dit augmentation de la postcharge, en cas d’HTA peut être à l’origine d’une hypertrophie ventriculaire gauche, symétrique ou asymétrique. Quatre-vingt-cinq pour cent des chats avec une HTA présentent une hypertrophie myocardique ; cependant pour la plupart de ces chats, l’hypertrophie du ventricule gauche n’est que légère à modérée.
Une échocardiographie est recommandée lorsqu’un chat est atteint d’une HTA afin d’évaluer les conséquences myocardiques de cette affection. D’autre part, la présence d’une hypertrophie myocardique chez un chat avec une mesure de la PA élevée renforce le diagnostic d’une vraie HTA et rend moins probable l’hypothèse d’une élévation de la PA secondaire au stress. Par ailleurs, une mesure de la PA doit être réalisée chez tous les chats présentant une hypertrophie ventriculaire gauche avant de conclure à une affection myocardique primaire de type myocardiopathie hypertrophique.
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