Lourenço-Martins AM, Marques AG, Pereira LMDS, Semião-Santos SJ, Pereira Bento O. Allergy to grass pollen: mapping of Dactylis glomerata and Phleum pratense allergens for dogs by two-dimensional immunoblotting. Adv Dermatol Allergol. 2017;34(1):60-9.
La nature exacte des allergènes, et notamment les allergènes majeurs, est assez mal connue chez le chien. Ainsi on connaît ceux des acariens de l’espèce Dermatophagoides farinae du cèdre du Japon et du pollen d’ambroisie. Par contre, la nature des allergènes des pollens de Graminées (principaux pollens allergisants en Europe) était jusqu’à présent inconnue. Une étude portugaise remarquable apprte quelques éléments nouveaux. Basée sur l’étude de sérums de chiens atopiques sensibilisés naturellement aux pollens de Graminées (dactyle & phléole), elle montre, que, comme chez l’homme, les allergènes sont nombreux et la spécificité des IgE très variables selon les individus, sans relation avec la gravité ou la nature des symptômes. Le résultat des allergogrammes individuels montre l’existence de 12 allergènes pour la dactyle, dont 6 majeurs (poids de 16, 27, 35, 42, 45 et 65 kD) et 8 bandes de 11 à 136 kD pour la phléole, dont 3 majeurs (27, 35 et 42 kD).
Contrairement à l’homme, Dac g1 n’est pas un allergène reconnu par le chien et Dac g 2 n’est qu’un allergène mineur. Par contre, les allergènes du groupe 5 (Phl p 5 & Dac g 5), d’un poids de 27 kD, sont de puissants allergènes majeurs pour le chien et pourraient même représenter une cible thérapeutique intéressante.
Roussel, A. J., et al. (2013). « Characterisation of dog sensitisation to grass pollen in western France from 1999 to 2010. » Vet Rec 172(26): 686.
Cette étude menée en France chez des chiens atopiques sur plusieurs années montre que la sensibilisation aux pollens de Graminées n’est pas associée à des symptômes saisonniers comme chez l’Homme. Un chien allergique aux Graminées peut parfaitement présenter des symptômes tout au long de l’année. Ceci est probablement dû au faut que le chien est en contact étroit direct avec le sol et que les pollens de Graminées demeurent en grande quantité au sol tout au long de l’année.
Fraser, M. A., et al. (2001). « Examination of faecal samples as a method of identifying pollen exposure in dogs. » Veterinary Record 149(14): 424-426.
Les auteurs ont effectué des comptages de pollens dans les selles de chiens. Cette idée apparemment saugrenue se révèle très intéressante. En effet, Les pollens retrouvés dans les selles sont ingérés soit directement du sol, soit à partir du jetage. Ce suivi s’est fait tous les mois pendant 6 mois, c’est-à-dire en Ecosse à cheval sur une saison de pollinisation et une saison hivernale. Les pollens retrouvés en très grande majorité sont des pollens de Graminées et ce quelque soit la saison. On peut donc penser à remettre à cause notre approche antropomorphique des tests allergologiques. En effet, nous avons pris l’habitude de ne prendre en compte une allergie à un pollen que si les symptômes de l’animal sont présents durant la saison de pollinisation. Cette étude tendrait à montrer qu’au moins pour les pollens de Graminées un contact a lieu tout au long de l’année à cause de la rémanence des pollens au sol. Nous avions peut-être oublié que les chiens vivaient à 4 pattes en renifflant, ce qui les différencie assez significativement de l’homme.
Fahlbusch, B., et al. (2000). « Quantification of group 5 grass pollen allergens in house dust. » Clin Exp Allergy 30(11): 1645-1652.
Cette étude (comme nombre d’autre montre que l’allergène majeur pour le chien et l’homme des Graminées est en quantité très importante dans des lieux de vie (en Allemeagne) et ce en toute saison ! Ils sont en plus grande quantité dans les salons que dans les chambres. Il existe des variation au cours de l’année en rapport avec le pic de juin, mais aussi en dehors des saisons de pollinisation des Graminées.
Patterson, R. and K. E. Harris (1999). « Rush immunotherapy in a dog with severe ragweed and grass pollen allergy. » Annals of Allergy Asthma & Immunology 83: 213-216.
Roy Patterson est un des pères de l’allergologie vétérinaire. C’est lui qui le premier a décrit la dermatite atopique chez le chien (excusez du peu), isolé des anticorps anaphylactiques chez ces animaux et effectué les premiers essais de désensibilisation. A ce titre, on l’autorise à publier sur ses vieux jours un papier dans lequel il raconte comment il a désensibilisé son propre chien à l’ambroisie et aux Graminées. La justification de cette désensibilisation était l’incapacité dans laquelle il se trouvait de contrôler la pyodermite saisonnière de son chien avec des antihistaminiques et des corticoïdes locaux. Les amateurs d’histoire de la médecine pourront trouver dans cet article des photos de l’auteur avec son chien, ancien chien de laboratoire atopique qui avait participé aux expériementation de la fin des années 1950 (médaillé comme Hero des chiens d’expérimentation en 1959 dans le Wisconsin (sic)).
On notera que le protocole de rush therapy utilisé ici est un protocole avec des allergènes aqueux sur une base d’une injection par jour, pendant 3 semaines, loin des désensibilisations ultra-accélérées que l’on pratique aujourd’hui sur une journée ou une demi-journée.