Qu’est-ce que la lipidose hépatique ?
La lipidose hépatique est la conséquence d’un déséquilibre métabolique du foie, qui accumule les graisses de façon excessive. Les chats en surpoids et qui plus est obèses y sont particulièrement sensibles. Suite à une période d’appétit diminué ou d’anorexie complète, au cours de laquelle les apports en protéines sont limités, le métabolisme est profondément perturbé et favorise la mobilisation des graisses et leur stockage dans le foie. Ce dernier prend l’aspect d’un « foie gras » et ne peut plus fonctionner normalement. Toute période de stress ou toute maladie, en particulier les maladies de la sphère digestive et les cancers, peut favoriser le développement d’une lipidose hépatique, de même que la distribution d’un aliment à faible teneur en protéines ou un régime amaigrissant mal mené. Au bilan, l’anorexie peut causer la lipidose et elle est également une conséquence de la lipidose qui elle-même contribue à entretenir l’anorexie : il s’agit d’un véritable cercle vicieux auto-aggravant.
Symptômes de la Lipidose Hépatique
Les chats atteints de lipidose hépatique sont le plus souvent anorexiques et nauséeux (vomissements, mâchonnements, hypersalivation). Un ictère (jaunisse) est fréquemment observé, le foie ne pouvant éliminer correctement ce pigment jaune de la circulation sanguine. Dans certains cas, les capacités de fonctionnement du foie sont tellement diminuées qu’on parle d’insuffisance hépatique ; l’animal peut alors présenter des troubles nerveux (coma, convulsions…) ou des troubles de la coagulation (saignements spontanés).
Diagnostic de la Lipidose Hépatique
Le diagnostic de la lipidose hépatique passe par la réalisation de prélèvements de foie. La biopsie hépatique reste la méthode de référence mais les cytoponctions du foie sont souvent préférées du fait de leur caractère moins invasif et aussi de l’état clinique très critique de certains patients. Ces prélèvements sont réalisés à l’aide d’une aiguille de petit diamètre, guidée par échographie, sous sédation ou non. Lorsque ces prélèvements ne peuvent être effectués, par exemple lors de troubles de la coagulation, l’interprétation rigoureuse des bilans sanguins et des images échographiques conduisent à suspecter la lipidose hépatique.
De nombreux examens viennent compléter ce diagnostic, dans le but de rechercher une cause sous-jacente responsable de la perte d’appétit initiale à l’origine de la lipidose. Au final, une cause sous-jacente est identifiée dans moins de 25 à 35% des cas.
Traitement de la Lipidose Hépatique
Le traitement repose sur la réalimentation, l’administration d’antinauséeux, la prise en charge de l’affection sous-jacente éventuelle et la prise en charge des complications (troubles nerveux, troubles de la coagulation en particulier). La réalimentation avec un aliment adapté est le principal pilier du traitement, et la pose d’une sonde d’alimentation est le plus souvent nécessaire. La durée d’hospitalisation est très variable d’un patient à l’autre, mais peut atteindre plusieurs semaines. Le pronostic est toujours réservé et dépend de la cause sous-jacente, mais il est plutôt bon pour les animaux ne présentant pas de critère de gravité ou de complications.
Le traitement peut s’avérer cependant très long : de plusieurs semaines à plusieurs mois. C’est pour cela que la pose d’une sonde d’alimentation forcée dite d’œsophagostomie est le plus souvent recommandée. Ce type de sonde est placé sous anesthésie générale au niveau du cou et nécessite des soins quotidiens. Les sondes d’œsophagostomie ont cependant l’avantage de pouvoir être laissées en place plusieurs semaines y compris au domicile, mais aussi d’être très bien tolérées (pas besoin de collerette), et de pouvoir administrer facilement certains médicaments.
Au cours de la convalescence, l’animal peut remanger de lui-même progressivement tout en étant réalimenté par la sonde afin de couvrir l’intégralité de ses besoins. L’élément clef de la guérison est la reprise d’une alimentation spontanée.