Une chatte persane de 7 ans est présentée pour l’apparition récente de nodules fistuleux en région abdominale en quelques jours.
Cette chatte stérilisée ne présente aucun antécédent médical ou dermatologique. Elle vit en France en appartement et revient d’un séjour prolongé en Côte d’Ivoire où elle menait une vie avec parcours extérieurs.
L’examen clinique ne révèle aucune anomalie, la température rectale est de 38,3°C. L’examen dermatologique révèle la présence de nodules sous-cutanés bien délimités non douloureux, non prurigineux en région abdominale. Certains nodules sont fistuleux. Certains nodules sont fistuleux et l’on observe dans certains un élément brun. La pression de ces nodules permet d’extraire des larves de diptères de grande taille (environ 1 cm).
Il s’agit d’une myiase à Corylobia hominivorax, plus communément appelé ver de Cayor. Ce diagnostic est basé sur les commémoratifs (séjour en Afrique tropicale) et l’identification de la larve de diptère (examen des plaques stigmatiques).
Les myiases tropicales sont assez rares chez le chien et le chat. Elles font partie de dermatoses d’importation auxquelles il faut penser chez des animaux ayant séjourné en zones tropicales.
Les myiases peuvent s’exprimer de différentes façons selon les zones de ponte des insectes adultes et les aléas des migrations larvaires. On distingue ainsi des myiases des plaies, les plus fréquentes, autochtones ou exotiques (Callitroga hominivorax, Chryzomyia, Wohlfahrtia, Lucilia, Calliphora), des myiases sous-cutanées, généralisées etc…
Les myiases sous-cutanées chez le chien et le chat sont essentiellement provoquées par deux espèces tropicales en Amérique et en Afrique. En Amérique tropicale, les myiases sous-cutanées sont dues à Dermatobia hominis et en Afrique à Corylobia hominivorax.
Dans le cas de Dermatobia, la mouche pond ses œufs sur des moustiques qui inoculent ensuite ces larves lors d’une piqûre (phénomène de phorésie). Cordylobia anthropophaga est une mouche jaune d’environ 1 cm qui pond ses œufs sur le sol ou les vêtement. Ces œufs éclosent rapidement et c’est la larve L1 qui traverse la peau de l’hôte (homme ou carnivore le plus souvent). La lésion cutanée apparaît 8 à 10 jours plus tard sous la forme d’un petit nodule ferme. La maturation de la larve se fait en 3 semaines.