Force est de constater que la plupart des lapins de compagnie ne sont régulièrement vaccinés que contre la myxomatose et l’ancien variant de la VHD. Or le nouveau variant de la VHD (apparu en 2010) est progressivement devenu le risque infectieux majeur pour ce dernier.
En effet, si l’ancien variant de la VHD provoque une hépatite virale foudroyante tuant en 48 h la totalité d’un effectif, ce qui le rend peu contagieux, le variant 2010 ne tue immédiatement qu’environ 80 % d’une population, les 20 % restants pouvant développer une maladie d’évolution plus lente ou devenir porteurs sains.
Cette caractéristique a permis au virus de se répandre hors des élevages pour finalement contaminer peu à peu toutes les populations de lapins de garenne d’Europe. Les populations sauvages de lapins sont touchées en France depuis 2015.
Outre la transmission directe du virus, qui intéresse les lapins de compagnie ayant accès à des jardins où peuvent pénétrer des lapins sauvages, la transmission indirecte est très possible via le foin ou les fourrages. En effet, la grande résistance du virus dans le milieu extérieur lui permet de rester virulent dans les crottes de lapins contaminés pendant 4 mois. Du foin récolté dans des prairies fréquentées par des populations de lapins sauvages est donc potentiellement contaminant. Plusieurs cas de lapins vivant isolés en appartement et atteints par le nouveau variant du VHD ont été décrits, et le foin en est le vecteur le plus vraisemblable.
En l’absence de protection croisée, il importe donc d’utiliser des vaccins protégeant contre chaque variant de la VHD.
Dr JF Quinton, DV, Dip ECZM
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