Voici deux études intéressantes publiées en ce début d’année
1.    Biopulpectomie partielle et coiffage pulpaire chez le chien

Luotonen N, Kuntsi-Vaattovaara H, Sarkiala-Kessel E, Junnila JJ, Laitinen-Vapaavuori O, Verstraete FJ. Vital pulp therapy in dogs: 190 cases (2001-2011). J Am Vet Med Assoc. 2014 Feb 15 ; 244(4):449-59.

Le traitement des atteintes pulpaires (consécutives à une fracture de la dent ou à une amputation chirurgicale de la couronne) chez le jeune pose toujours un problème car il est nécessaire de préserver la vitalité pulpaire pour permettre à la racine dentaire de terminer son développement. Ceci est crucial chez le chien ou le chat de moins d’un an car la racine est encore fortement immature et donc peu viable en cas de nécrose pulpaire. La biopulpectomie partielle avec coiffage pulpaire direct est le traitement destiné à conserver la vitalité pulpaire. Il doit être effectué le plus rapidement possible et dans des conditions techniques strictes.

Cette étude clinique et radiologique montre que l’efficacité globale de ce traitement est de 85% mais qu’il est nettement supérieur lorsque le coiffage pulpaire est effectué avec du MTA (92%) par rapport au traditionnel hydroxyde de calcium (58%). Le délai moyen entre l’exposition pulpaire et le traitement était de 24 heures dans cette étude, mais cependant certains cas traités au-delà des 48 premières heures, dont un cas traité 10 jours plus tard, ont également permis une cicatrisation. L’impaction du produit de coiffage pulpaire en profondeur dans la pulpe dentaire constitue un élément défavorable, ce qui montre que la maîtrise technique est un élément important. Par contre, l’utilisation ou non d’un antibiotique, que ce soit en antibioprophylaxie ou en antibiothérapie, n’améliore absolument pas les chances de réussite du traitement. Les complications peuvent être observées radiographiquement avant et après 1 an, d’où l’intérêt de contrôles radiographiques 6, 12 et 24 mois après l’intervention. Réalisée dans de bonnes conditions techniques, la biopulpectomie partielle offre donc des chances de réussite similaires à celles du traitement canalaire classique (« dévitalisation »).

Biopulpectomie partielle et coiffage pulpaire sur une canine récemment fracturée

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Traitement d’une malocclusion de la canine mandibulaire par biopulpectomie partielle et coiffage pulpaire chez un chat. On note une parfaite conservation de la vitalité pulpaire caractérisée par une évolution radiculaire normale de la dent traitée et l’absence de lésion apicale.

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2.    Aspect radiographique lors de stomatite féline

Farcas N, Lommer MJ, Kass PH, Verstraete FJ. Dental radiographic findings in cats with chronic gingivostomatitis (2002-2012). J Am Vet Med Assoc. 2014 Feb 1;244(3):339-45

Les stomatites chroniques félines caractérisées par une stomatite caudale bilatérale constituent une entité clinique multifactorielle associant des causes d’origine dentaire et non dentaire. Ces chats sont fréquemment atteints de maladie parodontale et de lésions de résorption dentaire qui peuvent à la fois jouer un rôle dans l’inflammation chronique et diffuse de la cavité buccale mais également compliquer les extractions dentaires.

Dans cette étude, les auteurs ont comparé les données fournies par les clichés radiographiques dentaires d’un groupe de 101 chats souffrant de stomatite caudale et d’un groupe témoin de 101 chats n’en souffrant pas. Les chats souffrant de stomatite présentent plus souvent une parodontite (78%) et le nombre de dents atteintes ainsi que la gravité de la parodontite sont plus importants chez eux par rapport aux chats témoins. Ceci résulte plus fréquemment en une destruction de l’os interradiculaire (furcation dentaire). La carnassière mandibulaire présente une résorption osseuse dans 100% des cas. Les chats atteints de stomatite présentent également plus souvent des lésions de résorption externe inflammatoire et des fragments radiculaires enfouis. L’ensemble de ces éléments montrent que l’extraction des dents des chats atteints de stomatite est délicate puisque les dents sont plus souvent fragilisées et que des fragments radiculaires sont présents. Un diagnostic radiographique complet à l’aide de clichés radiographiques dentaires est donc indispensable lors d’extractions dentaires chez ces chats.
Parodontite avec exposition de la furcation et alvéolyse horizontale sur P3 et M1 mandibulaires associés à une large lésion de résorption dentaire sur M1

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Ce guide résolument pratique et richement illustré aborde les différents aspects de la dentisterie, de la stomatologie et chirurgie maxillo-faciale du chien et du chat.
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