le Greyhound est le lévrier de course le plus connu. Ce grand sportif appartient à une race très ancienne connue depuis l’antiquité. Magnifique athlète au pelage court, il ne consulte que très rarement son vétérinaire pour des problèmes pathologiques, encore moins pour des troubles cutanés. Il est par contre prédisposé, tout comme les bergers allemands et belges à une maladie dysimmunitaire des ongles appelée onychite d’interface ou onychodystrophie lupoïde.
Onychytite d’interface
L’onychodystrophie lupoïde symétrique ou onychite d’interface est une maladie caractérisée par une atteinte de tous les ongles avec fissure, puis chute de l’ongle et lors de la repousse une onychodystrophie marquée c’est à dire des ongles anormaux, voire mous (onychomalacie). Elle est qualifiée de «lupoïde », parce que les lésions microscopiques observées sont très proches de celle que l’on observe lors du lupus. Toutefois cette amaladie n’atteint que les ongles et n’a donc aucun rapport avec le lupus systémique. Il serait plus judicieux de nommer cette affection onychite d’interface ou bien onychomadèse et onychodystrophie symétrique. Cette dénomination est purement descriptive et ne permet pas de préjuger de la cause de l’atteinte unguéale.
La cause de cette affection est en fait inconnue à ce jour. Certains cas répondent bien à une antibiothérapie, d’autres à une supplémentation en acides gras et certains même à un régime hypoallergénique.
En début d’évolution un ou quelques ongles sont atteints, la généralisation se faisant en quelques semaines, voire quelques mois. Initialement, l’ongle apparaît fendu longitudinalement (onychoschisie), puis il se sépare de la pulpe et tombe (onychomadèse). Une douleur est observée lorsque l’animal s’arrache un ongle ou lorsqu’une infection provoque un périonyxis bactérien (infection de la base de l’ongle). Après la chute de l’ongle, un nouvel ongle repousse mais déformé et friable.
Le diagnostic différentiel inclut théoriquement de nombreuses maladies. Toutefois l’aspect des lésions, l’absence de maladie associée et l’atteinte progressive de tous les ongles permettent au vétérinaire de faire un diagnostic de quasi-certitude.
Le pronostic est réservé, la maladie pouvant être rebelle à tous les traitements. L’onychomadèse (chute des ongles) peut disparaître spontanément ou après des essais thérapeutiques prolongés, mais l’onychodystrophie (ongles déformés) est persistante dans de nombreux cas.
La première phase du traitement consiste à effectuer une avulsion de tous les ongles (sous anesthésie générale). Cette exérèse des ongles peut paraître agressive, mais elle est très simple et permet très rapidement de contrôler les phénomènes douloureux associés à l’onychomadèse (chute des ongles). Une antibiothérapie permet dans la majorité des cas d’apporter une amélioration partielle, probablement en contrôlant l’infection liée à l’onychomadèse. Dans certains cas, cette seule antibiothérapie est suffisante et permet d’obtenir un arrêt de la chute des ongles. Le traitement au long cours est problématique et il n’existe pas à l’heure actuel un traitement très efficace permettant de contrôler à la fois l’onychomadèse et l’onychodystrophie. Le plus important ensuite est d’effectuer de véritables soins de manucure quotidiens.
Par le Dr Pascal PRELAUD, spécialiste en dermatologie vétérinaire